L’Association tunisienne pour la promotion de la culture financière (Atcf) vient de dévoiler son plan d’action pour l’année 2021. L’accompagnement des entrepreneurs dans les régions, l’institution financière post-covid et les enjeux technologiques sont autant de sujets qui seront abordés lors des prochains rendez-vous.
Le lancement officiel du programme a eu lieu, lors d’une réunion-débat qui s’est tenue, samedi 5 juin, au siège de la Bourse de Tunis. L’événement a été rehaussé par la présence de Ahmed El Karam, président d’honneur de l’Atcf, Faouzi Ben Abderrahman, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Ahmed Friaâ, professeur de l’enseignement supérieur, et de Omar Mansour, ancien ministre de la Justice. Le débat a été également marqué par la présence des membres du bureau exécutif élargi de l’Atcf et du directeur général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun. A travers un programme riche et dense, la jeune association, qui fête son troisième anniversaire, œuvre pour un meilleur ancrage de la culture financière auprès des citoyens. C’est ce qu’a souligné Ahmed El Karam qui a précisé que le programme d’action pour l’année 2021 s’articule autour d’un principal objectif, à savoir rapprocher le citoyen de l’activité bancaire. Ainsi, l’Atcf se veut un cadre qui réunit des professeurs universitaires et des cadres du secteur bancaire pour discuter de la question de la finance.
Les enjeux du futur
Au cours de 2021, les activités de l’association seront orientées vers les régions. “Les activités bancaires et financières doivent couvrir toutes les régions. C’est pour cela qu’on va braquer les feux des projecteurs sur les régions à travers la thématique de la PME”, a indiqué M. El Karam. Il a ajouté que la PME, en tant que moteur de croissance et génératrice d’emploi, a surtout besoin d’accompagnement. “Le jeune entrepreneur doit savoir présenter un dossier bancable et gérer des contacts complexes, avec notamment l’administration fiscale, la Cnss, la banque, etc.
Ainsi, nous cherchons à créer des structures d’accompagnement régionales, des groupements d’experts qui soient à la disposition des entrepreneurs régionaux et parrainés par les structures nationales ”, a -t-il précisé. En outre, M. El Karam a souligné que la thématique de la banque de demain sera également traitée lors des débats qui auront lieu dans les prochains rendez-vous. “Il faut imaginer l’institution financière après-covid, parce qu’elle sera différente. Elle doit être à la fois citoyenne, digitale et résiliente”, a-t-il expliqué.
L’intervention du professeur de l’enseignement supérieur, Ahmed M. Friaâ, a porté sur l’impact de l’évolution des nouvelles technologies sur le secteur bancaire. Selon Friaâ, l’ordinateur quantique est une nouvelle technologie qui sera mûre d’ici à 2035. Les banques, dont les échanges se basent sur des algorithmes et des règles mathématiques, doivent, de ce fait, travailler sur le cryptage quantique pour pouvoir s’adapter aux nouvelles exigences technologiques. Il a ajouté que l’irruption de l’intelligence artificielle dans le secteur financier va, elle aussi, révolutionner l’activité bancaire. “L’analphabète sera celui qui ne sait pas s’adapter au développement de l’intelligence artificielle», a-t-il souligné.
Une banque citoyenne
De son côté, Faouzi Ben Abderrahmane a mis l’accent sur le sujet de l’inclusion financière. Il a indiqué que l’Atcf, à travers les débats qu’elle ouvre, doit jouer un rôle important en tant que force de proposition dans l’orientation des politiques publiques. “Il faut agir pour une inclusion financière en Tunisie, parce que c’est un grand sujet d’inégalité”, a -t-il noté.
L’ancien gouverneur de Tunis, Omar Mansour, a mis l’accent sur l’importance de rétablir une relation de confiance entre le citoyen et l’institution bancaire qui doit jouer, selon lui, un rôle plus important dans la relance du pays et dans l’amélioration des conditions de vie du citoyen.
Le programme qui s’étale sur la période allant du 1er juin au 31 décembre comporte plusieurs activités, notamment des séminaires et des débats. Des thèmes, comme la Tpme, la cybersécurité et l’impact de la crise sanitaire sur le secteur du tourisme seront débattus au cours de ces réunions.